Lamenta des murs
EAN13
9782080436993
Éditeur
Flammarion
Date de publication
Collection
Poésie
Langue
français
Langue d'origine
français
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Lamenta des murs

Flammarion

Poésie

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782080436993
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Nous allons de maison en maison. À l’abri, nous ne connaissons pas le repos.
Il reste à trouver une maison pour les vivants qui ont abandonné la leur. Et
même, une maison pour les morts. Une barge traverse la tempête, véhiculant des
liens mystérieux entre les faits, la houle et les mots. Traverser c’est
traduire. Écrire, c’est traduire un livre au secret. Quand les mots n’ont plus
de maison, qu’est-ce qui en découle ? Il y a une étrange analogie entre les
migrandts qui, depuis les dunes de Flandre, empruntent toutes sortes
d’embarcations, et les soldats qui, en juin 1940, tentent aussi l’impossible
vers l’Angleterre. Chaque exilé sur ces bateaux est mon père jeune, traumatisé
par cet exode létal. Il épouse une Démaison. L’Irlandaise Kate fait aussi
passer des réfugiés par la Manche. Puis c’est Ravensbrück. Antonin Artaud va
rendre la « canne de Saint Patrick » aux Irlandais. Il irait jusqu’au
Purgatoire de saint Patrick. Marteau, va ! Il échoue derrière les murs d’une
prison hantée par les Républicains. Viennent les maisons de fous. Sur une île
d’Aran, la maison d’Artaud enfin trouvée est à l’abandon. Une momie de chat
gît au pied du poêle à briquettes de tourbe. De deux briquettes et de beurre,
Joseph Beuys prépare son sandwich Énergie irlandaise. Ayant appris l’anglais
dans Finnegans Wake, il élabore un Secret Block in Ireland. Et son université
hors les murs. Il est au premier rang quand Ivan Illich confère avec
allégresse sur le contre-productif ; sur de nouvelles manières de transmettre
et de soigner. Ils aiment la bicyclette autant que l’exilé James Joyce. Les
mots n’ont plus de valeur faciale. Sur Aran enfin, Illich marche sur les pas
d’Artaud. Partout, des murs – et même des murs d’eau – qui ont des oreilles.
Derrière, les mots entravés sont comme des plans d’évasion que traduit mal le
dehors sur ses gardes. Comment emprisonner la violence en chaque mot ? Un
cours d’eau pourrait fluidifier les blocs de forme. Car c’est surtout depuis
le lit des rivières que la terre promise parle en nous. Après 40 ans dans les
zones d’ombre de l’histoire européenne, le « Cycle des exils » se boucle avec
ce huitième volume.
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