Caroline Carré de Malberg (1829-1891)

Issue du milieu de la bourgeoisie catholique, Mme Carré de Malberg, née
Caroline Colchen, aurait pu avoir un destin tout à fait habituel. Celui d’une
femme rangée, d’une épouse et d’une mère consciente que, pour elle, la voie à
la sainteté passait d’abord et surtout par son devoir d’état. Sans renoncer à
ses engagements familiaux, elle fait le choix d’une voie tout à fait
singulière. Elle se lance dans l’apostolat laïc. En 1872, surmontant les
résistances tant de la société anticléricale de son époque que de la
hiérarchie qui voit l’oeuvre de cette femme d’un oeil suspect, elle s’entoure
de femmes au désir semblable au sien, et fonde, avec l’abbé Henri Chaumont,
les Filles de Saint François de Sales. Sa vocation, sa vie ne sont pas sans
épreuves. Elle perd ses quatre enfants, souffre de maladie, doit supporter un
mari difficile. Mais tout cela ne l’arrête pas. Elle croit, fermement, que
toutes et tous sont appelés à la sainteté. Elle a compris que c’est dans le
quotidien que se joue la rencontre avec Dieu. Sa vie en est l’exemple. Un
portrait original qui est en même temps un document d’importance pour mieux
comprendre la condition féminine en France au XIXe siècle. Historienne, laïque
dominicaine, Catherine Masson est maître de conférences honoraire à
l’Université catholique de Lille. Elle est l’auteure de plusieurs biographies,
dont une sur le cardinal Liénart, ou encore Pauline Jaricot, 1799-1862 et
Pauline Jaricot, laïque et sainte, aux Éditions du Cerf.