Arabes et Berbères, Brève histoire moderne
EAN13
9782381115146
Éditeur
LM Publishers
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Arabes et Berbères

Brève histoire moderne

LM Publishers

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  • Aide EAN13 : 9782381115146
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L'Arabie fut le premier foyer de l'immense empire fondé par les successeurs de
Mahomet. C'est une vaste péninsule couverte en partie de déserts et baignée
par trois mers : la mer Rouge à l'occident, la mer d'Oman et le golfe Persique
à l'orient, la mer des Indes au midi. Par ses extrémités occidentale et
orientale, cette péninsule touche à l'Afrique et à l'Asie...

La conquête des pays riverains de la Méditerranée était naturellement beaucoup
plus désirable que celle des régions plus arides et moins riches de
l’intérieur. Aussi se produisit-il un phénomène historique fort curieux, celui
du refoulement latéral des populations chrétiennes de la côte vers
l’intérieur. Tandis que les Arabes, très pressés, continuaient leur course
vers l’Occident, les résidants nazaréens s’écartaient prudemment dans la
direction du désert. Ainsi de l’Égypte, le christianisme avait remonté vers la
haute Nubie et y avait conquis un territoire plus vaste qu’en la basse vallée
du Nil. Vers l’an mil, Khartum était devenue la métropole de la religion du
Christ dans le bassin supérieur du Nil, et l’on dit que ses églises étaient
riches en or et autres objets précieux. Le dernier roi chrétien de la Nubie
vivait au quinzième siècle, mais, deux cents ans après, on comptait encore des
centaines de communautés chrétiennes ; il en exista même jusqu’à nos jours :
c’est en 1886 qu’un évêque de Khartum, effrayé par les progrès du mahdi,
licencia son église et que les derniers religieux se réfugièrent dans la basse
Égypte.

De même, l’influence romaine, appartenant aux éléments les plus civilisés du
littoral mauritanien, aurait été repoussée vers le sud lors des invasions
arabes, et par suite de cette impulsion se serait encore fait sentir en plein
Sahara au commencement du dixième siècle, puisque la ville de Siddrata fondée
à cette époque par des fugitifs berbères ne présente dans son architecture et
dans les ornements de ses édifices rien qui rappelle l’art oriental.

Les restes de sculptures berbères que l’on trouve dans les fouilles de cette
ville du désert, voisine de la Ouargia actuelle, ressemblent d’une manière
remarquable aux fragments chrétiens plus vieux de quatre ou cinq siècles
recueillis dans les monuments du littoral, de Tunis à Oran, ainsi qu’aux
constructions de la même époque appartenant au nord de la Méditerranée. C’est
au onzième siècle, lors d’une deuxième invasion arabe, que l’Afrique,
finalement détachée de l’Occident chrétien, aurait complètement cessé de vivre
sur le vieux fond de la civilisation romaine.
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