- EAN13
- 9782764644287
- Éditeur
- Éditions du Boréal
- Date de publication
- 22/03/2016
- Collection
- Nouvelles
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
« Nous avions presque le même âge, en réalité, mon frère avait un an de moins
que moi », et Flo s’est rendu compte qu’elle avait conjugué le verbe avoir à
l’ imparfait. Ce frère, donc, qui avait combattu l’armée irakienne et fui la
répression des ayatollahs, eh bien, il est mort d’une balle perdue un an après
avoir atterri à Montréal. Aussi bête que ça. Ça s’est passé en plein jour,
dans une rue tranquille d’un quartier résidentiel où la famille s’ était
établie quelques semaines après son arrivée au Canada. — Vous imaginez ?
Survivre à la guerre, à la dictature, et mourir d’une balle perdue, à Laval-
des-Rapides ? » Il y a toutes sortes de manières de mourir, et d’ailleurs ne
mourons-nous pas tous un peu chaque jour ? Que ce soit une séparation
amoureuse, ou la révélation d’une infidélité de l’être cher, ou la prise de
conscience que notre enfance nous a échappé à tout jamais, la vie est pleine
de ces moments où quelque chose se termine, irrémédiablement, et où quelque
chose commence peut-être. Mais comment en être sûr ? Au fil de ces treize
textes, on voit se balader la grande faucheuse, revêtue d’une infinité de
déguisements, dont ceux qui sont caractéristiques de notre époque : menaces
terroristes, violence urbaine, vieillards qu’on abandonne, migration forcée.
Elle nous glace le sang, bien sûr, chaque fois que nous l’apercevons, mais
cela ne nous empêche pas, à l’occasion, de répondre à son sourire narquois ou
grinçant en lui tirant la langue.
que moi », et Flo s’est rendu compte qu’elle avait conjugué le verbe avoir à
l’ imparfait. Ce frère, donc, qui avait combattu l’armée irakienne et fui la
répression des ayatollahs, eh bien, il est mort d’une balle perdue un an après
avoir atterri à Montréal. Aussi bête que ça. Ça s’est passé en plein jour,
dans une rue tranquille d’un quartier résidentiel où la famille s’ était
établie quelques semaines après son arrivée au Canada. — Vous imaginez ?
Survivre à la guerre, à la dictature, et mourir d’une balle perdue, à Laval-
des-Rapides ? » Il y a toutes sortes de manières de mourir, et d’ailleurs ne
mourons-nous pas tous un peu chaque jour ? Que ce soit une séparation
amoureuse, ou la révélation d’une infidélité de l’être cher, ou la prise de
conscience que notre enfance nous a échappé à tout jamais, la vie est pleine
de ces moments où quelque chose se termine, irrémédiablement, et où quelque
chose commence peut-être. Mais comment en être sûr ? Au fil de ces treize
textes, on voit se balader la grande faucheuse, revêtue d’une infinité de
déguisements, dont ceux qui sont caractéristiques de notre époque : menaces
terroristes, violence urbaine, vieillards qu’on abandonne, migration forcée.
Elle nous glace le sang, bien sûr, chaque fois que nous l’apercevons, mais
cela ne nous empêche pas, à l’occasion, de répondre à son sourire narquois ou
grinçant en lui tirant la langue.
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