Le grand vide

Léa Murawiec

Éditions 2024

  • Conseillé par
    20 août 2021

    Le Grand Vide de Léa Murawiec

    Que seriez-vous prêt à faire si ​votre existence même dépendait de votre notoriété? Dans ce monde dystopique, si l’on ne pense plus à vous, vous mourrez. Penser à quelqu'un, c'est lui donner de la Présence.

    Tandis que les mendiants quémandent une seconde d'attention, d'autres accumulent de la Présence par tous les moyens pour tenter de devenir immortel.... Alors pour Manel Naher, qui passe ses journées au fond d'une petite librairie, c'est l'oubli et la mort qui guettent...

    Dans un dessin plein d'énergie qui dépeint une mégalopole tentaculaire saturée par les milliers de noms qui s'affichent dans toute la ville, Léa Murawiec nous livre un roman graphique en forme de satire à l'endroit de notre besoin d’exister sur les réseaux sociaux, du jeunisme et de la course à la popularité qui évince une socialité plus en profondeur. Et plane l'ombre du crédit social à la chinoise...


  • Conseillé par (Libraire)
    31 août 2021

    Quelle claque !

    Une BD au concept original dans un monde imaginaire ultra urbain où la « présence » est un besoin vital, où ne plus exister dans la tête des autres condamne à mourir d’un arrêt du cœur tandis qu’être célèbre rend littéralement immortel.

    Nous voilà plongés avec Manel dans une mégalopole tentaculaire et verticale où les noms des individus s’affichent partout, patronymes hybrides et cosmopolites que l’on placarde aux fenêtres, qui clignotent en néons, défilent dans des spots publicitaires, scandés autant que possible… où chacun s'agite pour exister dans la masse.

    Être mémorable, être unique. Pas de chance pour la jeune Manel Naher qui découvre un jour qu’elle a non seulement une homonyme mais en plus que celle-ci est en train de devenir célèbre. Une autre Manel, starlette de la chanson qui capte toute la "présence" qui devrait lui revenir.

    Notre Manel à nous compte ses proches sur les doigts d’une main et préfère la compagnie des livres à celle des gens. Sa vie pourrait s'éteindre aussi facilement qu'une bougie dans le vent. Quitte à mourir bientôt, ne serait-il pas temps d'explorer le grand vide anonyme, à la frontière de cette ville sans fin ? A moins qu'elle ne change radicalement de mode de vie.

    Rythmé, puissant graphiquement et philosophiquement… très réussit !