Éteindre la lune

Dans les romans de William Boyle, il suffit d'un événement pour que plusieurs personnages voient leurs destinées se lier.
Cet événement est souvent de nature crapuleuse, se produit en ouverture de roman et n'aura de retombées sur les personnages que quelques années après.
Mais un autre facteur tient également une place importante : Brooklyn, presqu'un personnage. Brooklyn dans lequel nos protagonistes évoluent, fréquentant les mêmes lieux tel ce Coney Island, tour à tour lieux de fêtes et lieux de trafic, ou ce Wrong Number, pub miteux que l'auteur nous invite à revisiter dans nombre de ses ouvrages.

Avec ces deux ingrédients et une poignée de personnages toujours bien caractérisés, William Boyle atomise les degrés de séparation, confronte les idéaux de chacun à leurs réalités sociales et parvient a tirer de ce qui pourrait être une véritable toile d'araignée, des récits dramatiques captivants solidement ancrés sur deux essieux de série noire, mais pas que...

On pense à un Tarantino qui aurait hérité du sens du tragique de Scorsese, mais également a Altman ou Cassavetes.

Bonne nouvelle, son nouveau roman, Éteindre la lune, en plus d'être moins sombre que les précédents s'avère être un savoureux roman sur la résilience via la relation filiale.

Un formidable roman noir qui explore avec beaucoup d'humanité des thèmes universels : le pardon, le deuil, la vengeance, l'écriture et la famille.

Éteindre la lune raconte Brooklyn à travers ses habitants. Les destins se croisent irrémédiablement dans ce roman choral. Les actes irréfléchis des uns ont des répercussions sur la vie des autres, menant parfois au pire... Et William Boyle va puiser la douceur parmi la noirceur de ces vies.

Lu et aimé par Anne !

New York, début des années 2000
Cinq personnages se croisent, tous en quête d'un peu de lumière dans leur vie cabossée. Dans ce roman noir, rugueux, les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place. Laissez-vous embarquer dans les rues sombres de Brooklyn où crimes et rédemptions s'opposeront jusqu'au dénouement final.

Magnifique portrait de vie.
L'auteur crée un Brooklyn sans fusillades ni mafia avec des personnages poignants où leurs histoires vont s’entremêler.

On attend avec impatience la confrontation finale où tous les secrets vont être dévoilés.
Ce roman aborde les thèmes du destin, de la famille, du pardon et de la rédemption.
Roman tragique mais tendre.

William Boyle n'a pas son pareil pour raconter Brooklyn, ses habitants et leurs vies cabossés par des drames. Jack, le personnage central de cette fresque tragique est un homme dont la vie bascule le jour où sa femme tombe malade. Avec le décès de cette dernière, sa vie ira de Charybde en Scylla. En peu de temps, il se retrouve seul, sans un proche sur qui compter. Pour autant sa vie ne s'arrête pas là, la rencontre avec Lily va quelque peu changer la donne..
Le talent de Boyle est de ne jamais tomber dans le misérabilisme larmoyant. Il est au plus près de l'âme humaine qu'il sonde admirablement. Tous ses personnages - les minables, les humbles, les naïfs, les tendres ont tous quelque chose de touchant - à leur manière, car ils racontent la vie, telle qu'elle est.

Immature et insouciant, Bobby, 14 ans, se nourrit à l'adrénaline. Sa dernière lubie ? Se cacher avec son acolyte Zeke pour lancer des pierres sur les conducteurs. Un jour, ils se mettent au défi : celui qui arrivera à percuter avec une pierre un conducteur à la fenêtre ouverte sanctionnera le perdant d'un gage. Au même moment, Amélia, jeune écrivaine en devenir, conduit à bord de son véhicule, fenêtre ouverte. C'est d'une pierre que le destin la frappe. Le contrôle du véhicule perdu, le choc trop violent, Amélia s'éteint en juillet 1996. Quelques minutes plus tard, le cœur d'un homme se brise : il s'appelle Jack. Il est fracassé par un ultime deuil. Après la mort de sa tendre épouse, il doit à présent faire le deuil de sa fille tant aimée. La mort pourtant, il la côtoie au quotidien. Tueur à gages, il punit ceux qui ont causé du tort aux autres et s'il trouve celui qui a assassiné sa fille, il le paiera cher !
En attendant, il tente d'apaiser sa douleur en honorant la mémoire de sa fille et c'est au travers de l'écriture, tant affectionnée par cette dernière qu'il trouve refuge et consolation. Dans l'atelier de Lily, il trouve un exutoire à sa souffrance, mais c'est surtout en Lily elle-même qu'il trouve une forme de paix. En elle, il retrouve sa fille. En lui, elle trouve ce père tant espéré. S'ils découvrent beaucoup l'un de l'autre, il y a pourtant une chose qu'ils ignorent et ils pourraient bien le découvrir à leurs risques et périls...
Un roman d'action trépidant, un roman d'amour filial et une touche d'espoir...