Le triangle d'hiver

Julia Deck

Les Éditions de Minuit

  • Conseillé par (Libraire)
    8 août 2014

    Le triangle d'hiver

    Après un premier roman déjà magistral, il fallait relever le défi pour Julia Deck. Elle fait mieux avec son nouveau livre qui met en scène une femme égarée, un portrait magnifique. C'est la trame commune avec son premier livre, mais c'est une tout autre perte qu'elle explore, pas celle de ses repères comme pour Viviane Elisabeth Fauville, sa première héroïne, mais de la mémoire. Métaphore aussi du cycle, du recommencement, le lecteur navigue de port en port, du nord au sud de la France (Le Havre, Saint Nazaire, Marseille), dans un triangle qui est aussi une boucle, un renouveau.


  • Conseillé par
    15 octobre 2014

    Au Havre, Mademoiselle est sans travail et sans argent, elle décide de devenir Bérénice Beaurivage. Après tout, elle ressemble à Arielle Dombasle. Une nouvelle identité et désormais elle sera romancière comme l'actrice dans le film "les romancière ignorent les réveils à l'aube pour emprunter d'épouvantables transports en commun". Elle quitte Le Havre pour une autre ville portuaire Saint-Nazaire. Même ambiance mais l'argent manque. On peut s'inventer romancière et ainsi faire table rase de son passé mais il faut quand même pouvoir se loger, se vêtir et manger. Heureusement, elle fait la connaissance d'un inspecteur des navires et s'éprend de lui.

    Il gagne bien sa vie, Bérénice ne le quitte plus. Elle ne veut pas lui montrer ses écrits en cours, petit caprice d'écrivain, et erre la journée dans cette ville. Elle ment, vole, se glisse avec délice dans sa nouvelle vie. Mais, une journaliste est proche de l'inspecteur. Trop proche pour Mademoiselle qui y voit une rivale. Elle s'invite avec lui à Marseille mais notre inspecteur commence à avoir quelques doutes...

    Comme dans Viviane Elisabeth Fauville, Julia Deck met en scène une femme dont on ne connait pas le passé. Mademoiselle est fantasque, elle s'imagine fuir la réalité et ses problèmes en se créant un nouveau personnage. Et on est pris dans l'écriture de Julia Deck, aussi précise pour décrire la géographie des villes que les pensées de Mademoiselle, une écriiture piquante et relevée. On sait que l'auteure essaie détourner notre attention pour mieux nous surprendre par la fin. Et l'on suit ce trio à l'affut d'indices. Surprise : la fin de ce roman nous laisse interrogatif. A t-on raté quelque chose ? Et l'envie de le reprendre depuis le début se montre impérieuse pour comprendre.

    Julia Deck joue avec son lecteur à la perfection mais je suis partagée car si j'ai aimé retrouvé son style unique, un peu de nouveauté par rapport à "Viviane Elisabeth Fauville" aurait été le bienvenu.


  • Conseillé par
    23 septembre 2014

    Les romancières ont la belle vie!

    Si son premier roman « Viviane Elizabeth Fauville » avait été, à très juste titre, célébré comme la révélation de la rentrée 2012, le second intitulé « Le triangle d’hiver » tient toutes ses promesses -  voire même les dépasse -  et confirme le talent vertigineux de Julia Deck.

    La première phrase de ce livre n’en est pas une, c’est un nom : « Bérénice Beaurivage ». Mademoiselle est un personnage sans nom, sans passé, sans horizon, et sans emploi, mais pas sans dettes.  Elle en est criblée. Elle aimerait bien s’appeler Bérénice Beaurivage mais ce patronyme est déjà « occupé », c’est celui d’une romancière, héroïne d’un film de Eric Rohmer, interprétée par Arielle Dombasle. Mademoiselle va tout de même prendre possession de ce nom et du métier de Bérénice Beaurivage. Car pour elle, les romancières ont  la belle vie : « Levées à l’heure qui leur plaît, elles se promènent sous les volutes de longues cigarettes à la poursuite du meilleur mot, de la meilleure phrase ». Mademoiselle a un sens aigu de « l’occupation », ou l’obsession de l’appropriation. Si bien que lorsqu’elle rencontre et tombe amoureuse de

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  • Conseillé par (Libraire)
    26 août 2014

    Un livre sensationnel hors du commun

    Tout l’art de Julia Deck est de balader avec un talent indéniable son héroïne autant que son lecteur. Elle brouille les pistes et nous mène en bateau en faisant voler en éclat les codes du roman et ce, sans que l’on en perde le fil. Cela nous donne un roman audacieux et osé, pimenté d’une certaine malice. Le triangle d’hiver est indiscutablement un livre hors du commun. Sensationnel !