24h dans un lycée de Bondy.
Pour y accéder, il faut traverser et passer sous un échangeur autoroutier, là où se croisent voitures anonymes et destins individuels. C'est pourtant dans ce non-lieu saturé de gris que le lycée va s'animer jusqu'à l'émeute tandis que les enseignants organisent une grève. Deux façons de dire non, de protester.

Entre cours et récréations, nous suivons Momo ce gamin qui a le malheur de réussir un peu mieux que les autres à l'école, Candice, cette jeune femme qui se démène et voulait être tout sauf enseignante, Paul ce poète inadapté qui doit animer un atelier d'écriture dans ce lycée de banlieue, mais aussi Adama, ce grand frère trop prompt à la révolte, Serge le vendeur de chez Darty, sorte de figure de sagesse et Sara l'adolescente dont on s'éprend.

On est tous ces personnages à la fois, emporté par l'écriture qui en fait un grand roman social bien au-delà des clichés attachés à la banlieue et des redites sur les fausses promesses de l'Education Nationale.

Sarah, dans ce roman, est une personne réelle. Il n'est pas certain que vous puissiez vraiment faire avec cette phrase parce qu'un roman, par construction, n'est pas réel. Il y a aussi un écrivain, bien sûr celui qui écrit le livre, Eric Reinhardt, qui met en scène l'écrivain qui parle avec Sarah. C'est déjà du roman bien entendu, les romans nous font toujours croire à la réalité de ce qu'ils racontent. Jusque là, on pourrait dire que tout va bien. Mais voilà que ces deux personnages romanesques vont en fabriquer un autre : Susanne. Qui est réelle dans le roman du roman, mais pour nous, lecteur ? Et pour les personnages Sarah et l'écrivain? Eric Reinhardt ne se contente pas de jouer avec les tiroirs, mais aussi avec nos nerfs, et on ne sait plus si on craint pour Sarah ou pour Susanne dans cet inquiétant huis clos qui fleurte avec la folie. Parce qu'en plus il y a du suspens.

C'est un livre sur un non sujet. L'amour ici perd son romanesque, il ne se passe rien d'autre qu'une vie de couple, de la rencontre à la fin. Sans exaltation ni tempête, 50 ans en commun. Nous en avons vu beaucoup des couples comme ça. Et, à moins sans doute de le vivre, nous ne savions pas que c'était si beau.

Qui fait le Monstre? La difformité ou la société?
Parce qu'elle est née avec une anomalie aux yeux et qu'elle est la honte de sa famille, "Méduse" est placée dans un institut pour jeunes filles mal formées. Jusqu'au jour où elle reprendra le pouvoir sur son corps et sur le monde.

Sombre et baroque. Il y a du Tim Burton et du David Cronenberg dans ce roman d'horreur gothique qui revisite le mythe de la Gorgone, dénonce l'emprise de la norme et appelle au dépassement de la honte du corps.

Italie. Dans la famille d'Ottavia, la cuisine a toujours été une affaire d'hommes, jusqu'au jour où la jeune femme décide d'en faire sa passion. Quelques années plus tard, Ottavia a réalisé ses rêves: ouvrir son propre restaurant. Une famille est là également, un mari et trois enfants.

Mais pour cette femme assoiffée de liberté, lorsque ses premiers amants ressurgissent, une question la hante: mène-t-elle la vie qu'elle a voulu? Ses désirs, Ottavia les connaît et c'est avec une grande défiance envers leurs réalisations qu'elle s'en protégera afin de garder sa liberté coûte que coûte, quitte à rester un mystère aux yeux des hommes qui la convoitent.

Un roman toute en sensualité sur l'amour, la cuisine et l'Italie à travers la vie d'une femme et les éternels paradoxes entre le besoin d'amour et l'aspiration à l'indépendance.