Femmes psychiatrisées, Femmes rebelles, De l'étude de cas à la narration autobiographique
EAN13
9782843240324
ISBN
978-2-84324-032-4
Éditeur
Empêcheurs de penser en rond
Date de publication
Collection
Les Empêcheurs de penser en rond
Nombre de pages
288
Dimensions
21,3 x 13,5 x 2,3 cm
Poids
360 g
Langue
français
Code dewey
616.89
Fiches UNIMARC
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Femmes psychiatrisées, Femmes rebelles

De l'étude de cas à la narration autobiographique

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Empêcheurs de penser en rond

Les Empêcheurs de penser en rond

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Pourquoi si peu d’attention a-t-elle été portée au statut des femmes dans la psychiatrie ? En faisant l’histoire de la folie, Michel Foucault a lui-même produit un récit asexué, hommes et femmes absorbés comme un seul corps. Et pourtant, n’est-il pas troublant que tous les grands inventeurs de la psychiatrie moderne aient une « malade », une « folle », en un mot, une « muse » qui leur inspire des découvertes : Charcot et Augustine, Breuer et Anna O., Freud et Dora, Janet et Madeleine, Lacan et Aimée, Laing et Mary Barnes ?
Ce livre tente de défaire l’inclusion en soulignant la particularité du cas féminin. Il s’agit d’abord de montrer, par l’entremise d’une archéologie des textes, comment le personnage de la « folle » a été construit par les institutions psychiatriques, psychanalytiques et littéraires. Il s’agit, dans un deuxième temps, d’observer de quelles manières cette « folle » parvient à s’exprimer contre l’ordre établi, essentiellement par le biais de la narration autobiographique : à l’examen de son cas par le thérapeute et à l’écriture qui la détermine, la patiente propose une contre-narration. Selon l’auteur, la « guérison » passerait par la validation de ce témoignage par l’entremise d’une rencontre narrative au cours de laquelle un interlocuteur est enfin trouvé et comme pris à témoin. Alors que le diagnostic de « folie » place l’individu sous le coude du silence, le récit d’internement devient une revendication. Il interroge brutalement l’institution asilaire et la notion de maladie mentale. Au lieu de rester un objet de recherche sur le divan du psychanalyste, la folle se met alors en circulation.
Les récits de cas appartiennent en propre au psychanalyste. En couchant sur le papier une rencontre thérapeutique, le médecin effectue un passage du privé au public. Il inscrit la voix de la patiente dans la norme : celle qui appartient à la communauté thérapeutique. En la publiant, il la donne à lire et transforme ainsi la patiente en objet figé d’un savoir déterminé. Il s’agit alors toujours de faire un récit « exemplaire ». Lue par un psychiatre, l’étude de cas est perçue comme un document scientifique ; mais lue par la patiente qui en est l’objet, cette étude prend l’allure d’une œuvre de fiction.
L’auteur étudie ainsi les cas emblématiques : Camille Claudel, Zelda Fitzgerald et Sylvia Plath. Leur œuvre a été un moyen de retourner contre lui-même le discours réducteur de la folie au féminin. L’auteur se penche aussi sur les surréalistes et les cas de Leonora Carrington, Unica Zürn et Colette Thomas qui ont été l’objet d’actes qui tendaient à idéaliser la femme sous les traits de la femme-enfant, muse psychotique ou criminelle, mais en tout cas sorcière.
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