La Déesse

Le décor : Candie, l'île des dieux que l'on appelle aussi la Crète. Un port du sud où Bonaparte dormit une nuit de juin 1798, en allant «faire la guerre au Nelson in Aboukir d'Alexandrie». Des plages où les poissons sont encore naïfs. L'eau de source qui descend des montagnes, des tomates, des olives et le vent de Libye. Le héros : Antoine Gentile, Français. Son prénom, en grec, se prononce Adonis. Est-il archéologue, pirate ou amoureux ? Les gestes : Un mystérieux trafic. Mais les sept statuettes sont-elles authentiques ? De la fumée qui fait rêver et la chasse dans les forêts de la mer. Les femmes : Une jeune fille aux muscles de porteuse d'eau qui se nomme Martin. Une déesse allongée sur l'horizon, qui change de couleurs et détourne les vents du sud. Une certaine madame Hortense, née à Marseille, aimant les romans, les marins, surtout les amiraux parfumés qui trempaient sa chemise dans du champagne. Les couleurs : Le bleu pur de l'alcyon, le blanc aveuglant des maisons crétoises, le rouge de la mort, la blondeur des hyperboréennes, le noir d'un châle sur une peau cannelle et l'arc-en-ciel des algues sous la mer. Les sons : Les accords des amanés et des bouzoukias, le lent battement d'un cœur ou d'un monocylindre qui quitte le port. Les odeurs : Le jasmin, le vin résiné, le haschisch et le thym sauvage. Le début : «En été, à l'heure où les lions vont boire, les belles étrangères ont des indolences de grands animaux...»