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Le désenchanté

Albin Michel

20,90
Conseillé par
19 juin 2013

Fitzgerald ou la douleur de Gatsby

Alors que le fastueux « Gatsby le magnifique » de Baz Luhrmann vient de sortir sur les écrans, il est amusant de se pencher sur la personnalité de son auteur. Qui était Francis Scott Fitzgerald ? Le double de Jay Gatsby ou bien un homme beaucoup plus complexe ?

Liliane Kerjan dénoue les fils dans une enquête menée tambour battant.

Ce que l’on sait de Fitzgerald est qu’il provenait d’un milieu désargenté et qu’il n’eut de cesse de s’élever socialement, qu’il écrivit, qu’il s’éprit de Zelda Sayre, sa muse et son démon, que le couple mena une vie trépidante « plus grosse que le Ritz ».  Avides de nouveauté, « les enfants du jazz et du gin »  qu’étaient Scott et Zelda écumaient toutes les réceptions de la côte Est des Etats-Unis ou des villas huppées de la Riviera, étaient à tu et à toi avec l’intelligentsia parisienne des Années Folles.  Dispendieux, extravagants, brillants et beaux, ils incarnaient des héros modernes, lui écrivain à succès, elle la Garçonne. Mais derrière cette façade chatoyante, l’envers du décor était autrement plus sombre.  L’alcool, les problèmes financiers érodèrent rapidement Scott. Quant à Zelda,  son excentricité dissimulait une lourde psychose. Et  cette histoire s’acheva en tragédie. A 44 ans, Scott fut emporté par la maladie «  les poches pleines de promesses et le cœur plein d’espoirs » avec 10 000 dollars en banque. Huit ans plus tard, Zelda disparaissait dans l’incendie de l’hôpital psychiatrique où elle était enfermée depuis de nombreuses années Ce texte ne serait qu’une nouvelle étude sur un auteur dont on a déjà abondamment parlé si Liliane Kerjan ne s’était pas attachée à l’écrivain, ce styliste hors pair qui mieux que personne sut capturer son époque  et restituer la magie des lieux.  Comme il le disait lui-même : « L’histoire de ma vie est celle du conflit entre un besoin irrésistible d’écrire et un concours de circonstances acharnées à m’en empêcher ».  A la suite de Liliane Kerjan, on pénètre dans l’intimité de l’écrivain qui « exploitait les péripéties de sa vie dans ses nouvelles », « qui aimait le mot et la musique » qui a l’instar de Flaubert lisait ses textes tout haut.  On s’approche aussi d’un homme qui fut un père aimant, un époux loyal et un être courageux.

En refermant cette biographe enlevée et attachante, une seule envie : se plonger sans attendre dans « L’envers du paradis », « Un diamant gros comme le Ritz », « Les heureux et les damnés » et bien sûr « Tendre est la Nuit ».

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comédie

Léo Scheer

17,00
Conseillé par
17 juin 2013

Exercice de style

A l’automne 2011, Sophie Schulze avait publié un premier roman remarqué, " Allée 7, rangée 38", qui observait les drames du XXème siècle à travers les vies brisées de quelques personnages. Elle revient ce printemps avec " Moscou- PSG ", recueil de deux textes, ni romans ni nouvelles, très différents de son premier livre, mais portés par une même maîtrise de l’écriture.

Le premier texte met en scène un homme et une femme qui se rencontrent fortuitement à Paris. Elle est russe, il est français, ils se revoient et passent une nuit ensemble. Dans un préambule, l’auteure explique qu’elle a pensé à ce texte en se remémorant une scène de " Guerre et paix ", et qu’elle a voulu travailler, « un peu comme un exercice », la question du réalisme en utilisant le procédé des sous-conversations de Nathalie Sarraute. Comment, d’une certaine manière, créer du réalisme avec des personnages de fiction ? Comment nous placer au plus près de leurs réflexions ? Ici, les pensées intimes des deux personnages sont intercalées, en italique, entre les phrases -banales, timides ou convenues- de leurs conversations. Ce qui donne lieu à quelques situations plutôt amusantes.

Dans le second texte, Sophie Schulze fait le portrait, en vingt-et-un tableaux, de son amie moscovite Natacha. Natacha est jeune femme d’aujourd’hui qui semble traverser la vie avec une sorte de détachement aristocratique. Chaque tableau renvoie à une scène vécue qui, par son incongruité, dévoile un pan surprenant de sa personnalité. De ce modèle  bien réel l’auteure fait un personnage de fiction, en réussissant un portrait extrêmement pensé, construit scène après scène, chacune dévoilant une facette de Natacha, sans psychologie, clichés ou facilités d’écriture.

Deux textes, c’est bien peu, et en refermant ce petit livre on aurait souhaité que Sophie Schulze nous livre une bonne dizaine de tels exercices de style. En tous cas, la jeune romancière confirme ici son statut de plume, érudite et particulièrement douée. Et on n’a plus qu’à attendre la prochaine livraison avec impatience.

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Conseillé par
17 juin 2013

Audrey for ever

L'actrice Audrey Hepburn et la ville de Rome ont vécu une longue idylle. Celle-ci débuta avec le film qui la rendit célèbre, " Vacances romaines " en 1953, et se poursuivit avec la rencontre d'un mari italien, alors qu'elle venait de divorcer de Mel Ferrer. Elle eut deux fils, Sean Ferrer, et Luca Dotti. C'est ce dernier qui a choisi de publier une sorte d'ode à l'élégance de sa mère, habillée le plus souvent à la ville comme à la scène par Givenchy, qui devint un ami très proche, et le resta, même lorsqu'elle arrêta la cinéma en 1968. Elle quitta l'Italie dans les années 80, au moment de son deuxième divorce, et choisit alors de se retirer sur les bords du Léman, où elle se consacrera dorénavant à l'UNICEF.

Cet album est publié en anglais, mais que cela ne vous décourage pas, car il y a finalement peu de texte, et les photos sont suffisamment éloquentes pour se passer des légendes. Si on est fan d'Audrey Hepburn (qui ne l'est pas?), c'est un livre à avoir absolument dans sa bibliothèque. Car elle était vraiment bellissima!

NB. Disponible chez Amazon au prix de 18.21 €

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Conseillé par
17 juin 2013

Le Québec par la langue

Il y a d’abord ce souffle, ce rythme étonnant, ce français québécois que Michel Tremblay a su comme personne mettre en écriture. Il y a aussi cette grande famille de personnages, tous inoubliables, fantasques et débordants d’énergie. Deux raisons parmi d’autres pour se précipiter sur le nouveau livre du romancier montréalais, « Au hasard la chance ». On retrouve ici la famille Desrosiers dont les multiples figures de femmes, combattives, optimistes et surtout porteuses d’un franc-parler cataclysmique, représentent à elles seules la liberté selon Tremblay.

Nous sommes en 1925 et la grande Ti-Lou, courtisane sublime et reine incontestée des nuits chaudes d’Ottawa, décide de prendre sa retraite et de s’en retourner finir ses jours dans son Montréal natal. Sitôt dit, sitôt fait. Ti-Lou s’installe pour sa première nuit dans le meilleur hôtel de la ville sous les yeux médusés du personnel. Mais que va-t-elle faire ensuite ? Ressortir tout de suite ou prendre un verre au bar de l’hôtel ?  Aller dîner en traversant le parc ou le contourner par la rue Dorchester ? Prendre un taxi ou aller à pied ? Le hasard parfois peut décider de toute une vie.

De son imagination débordante, Michel Tremblay provoque ainsi cinq « hasards », cinq suites possibles au retour de Ti-Lou. Autant d’occasions, pour le lecteur, de croiser des personnages à la vie malmenée, de Maria, la cousine qui travaille au Paradise, au gigolo éperdu d’admiration devant le professionnalisme et l’élégance de Ti-Lou. On retrouve ici les lieux chers à Tremblay, la « Main », rue principale de Montréal, centre de la vie nocturne, qu’il décrit aujourd’hui avec une certaine nostalgie.

Cependant Michel Tremblay n’est pas seulement un conteur exceptionnel. C’est aussi et surtout un révolutionnaire. On ne peut oublier, quand on ouvre ce nouvel opus de la diaspora des Desrosiers, qu’il a eu le courage de parler d’homosexualité à une époque où le Québec était encore sous la coupe de l’Eglise, et surtout qu’il a donné une existence littéraire au parler québécois, avec sa truculence et son accent, qui jusqu’à lui n’avait officiellement pas sa place dans les belles-lettres.

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roman

Les Presses de la Cité

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14 juin 2013

Coup de cœur de l'été

Imaginez une comédienne mythique, dont chaque apparition crée l'événement. Cette diva mise en scène par Kate Morton s'appelle Laurel Nicolson. Alors que sa mère est en train de mourir, Laurel est hantée par un souvenir un peu flou, une scène violente, au cours de laquelle sa mère aurait poignardé un homme. Rêve ou réalité? Elle va mener l'enquête et plonger dans son passé pour en avoir le cœur net. Si " roman de l'été " signifie quelque chose, alors on peut l'estampiller sans plus attendre sur " La scène des souvenirs ".

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