Clara

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Une lectrice sans prétention, amoureuse de la vie qui habite au bout du monde (ou presque). Et un blog pour parler lectures : http://claraetlesmots.blogspot.fr

Le Livre de poche

Conseillé par
7 juillet 2010

Avertissement : âmes sensibles à l’évocation d’une autopsie et de tous les détails possibles et inimaginables (dissection, pesée des organes) s’abstenir !

Ce livre est un vrai thriller médical ! Une bonne partie de l’action se situe dans « la fosse » il s’agit du nom de la pièce où sont pratiquées les autopsies) ou à examiner au microscope des bactéries. Les termes médicaux affluent, fusent et quelquefois j'ai eu l'impression d'être perdue dans ce jargon. Dès le départ, je me suis demandée comme les patients pouvaient être contaminés et il m’a fallu attendre la fin du livre pour avoir la solution. Laurie avait plus de théories que moi (normal, elle est médecin et moi non) et très peu de temps pour mener ses investigations. Le livre commence le 2 avril et se termine le 10 sans aucun temps mort.
Hélas, on n’échappe pas à certains clichés : les gangs de drogue à New-York qui se font la guerre, le médecin qui enquête plus vite que la police mais l’histoire est cependant bien ficelée.

Le personnage d’Angel Dawson n’est vraiment pas original et très stéréotypé : divorcée, carriériste passant plus de temps au travail qu’auprès de sa fille. Ses cliniques financées par des investisseurs privés se rapprochent plus de luxueux hôtels que de lieux où l’on soigne des patients. L’auteur met le doigt sur l’argent et les profits effectués par des institutions privées mais à mon goût l’étude psychologique de ses personnages est trop superficielle. Un thriller qui dénonce le crédo des bénéfices en terme de santé dans un pays où les cliniques privées sont florissantes.

Ce livre a su éveiller et maintenir ma curiosité grâce à l’intrigue médicale même si elle possède un goût de « déjà lu ». Une lecture sans prise de tête avec des bémols et dont je ne garderais pas un souvenir impérissable...

7,70
Conseillé par
6 juillet 2010

Zweig nous dépeint le personnage de Louis, honteux de ses origines pauvres, confronté à un luxe d’une maison qu’il trouve d’abord hostile.

Mais surtout, il nous parle d’amour ! L’annonce de son départ au Mexique va lui faire prendre conscience de sa passion. Louis en proie au dilemme mais mû par la volonté de devenir riche va accepter cette mission. Leur amour ne sera pas consumé, elle lui promet à son retour de lui offrir son corps. Pendant des mois, Louis va travailler comme un forcené en attendant le jour du retour. La Grande Guerre lui brise ses espoirs et il se construit une vie de famille au Mexique. Neuf ans plus tard, Louis n’a pas oublié la promesse qu’elle lui avait faite, une promesse qui le hante et l’obsède.

Encore du grand Zweig ! Un grand bonheur de lire cet auteur inégalable…
Ce livre est riche en sentiments, en descriptions psychologiques. Du grand Art (avec un grand A) !

J’ai relu certains passages, je me suis délectée de la beauté des phrases, de la magnificence de l’écriture de Zweig. Rien n’est laissé au hasard. L’amour qu’il nous décrit se mue, la passion fougueuse de Louis se transforme en un amour dû. A leurs retrouvailles, cette femme veut lui faire comprendre que cette promesse est devenue obsolète. Elle a vieilli, elle est veuve mais elle accepte de suivre Louis. J’ai frémi à la description des soldats qui défilent dans la ville : marche coordonnée de mille individus, de mille voix chantant et piétinant le sol en cadence, se déversant comme une masse dans les rues.

L’acte physique sera t-il consumé ? L'amour inchangé sera- t-il au rendez-vous? Je vous laisse lire « le voyage dans le passé » pour le savoir…

Une fois de plus, c’est un coup de cœur ! A lire et à savourer!

Conseillé par
5 juillet 2010

Désirée est bibliothécaire et veuve depuis peu. Par acquis de conscience, elle se rend sur la tombe de son mari tous les joursqui s'est fait renverser bêtement à vélo. De son banc où elle écrit, elle observe Benny qui vient entretenir les fleurs sur la tombe tape à l’œil de ses parents.

Elle le considère comme un plouc et lui de son côté la trouve fadasse. C’est que Benny est agriculteur et possède vingt-quatre vaches dont il doit s’occuper. Depuis la mort de sa mère, il est seul à la tête de l’exploitation agricole. Ils se dédaignent mutuellement jusqu’au jour où un sourire va leur permettre de faire connaissance. L’improbable va se produire : ils vont tomber amoureux l’un de l’autre alors que tout les oppose. Désirée est la citadine par définition. Elle vit dans un appartement design, ne sait pas cuisiner, elle aime lire et l’opéra. Benny passe tout son à travailler. Ses lectures se résument à la revue agricole Le Pays, il vit dans une maison vieillotte, sale, et n’a pas de temps pour les loisirs. Benny aimerait que Désirée vienne vivre avec lui alors que pour elle il en est hors de question. Leur amour va être mis à rude épreuve, chacun campant sur ses positions. Bien plus qu’un choc des cultures, leurs modes de vie sont incompatibles.

Désirée m’est apparue assez hautaine et j’avoue avoir eu plus de sympathie pour Benny. Les propos qu’il tient sur l’agriculture, les problèmes économiques, le travail fourni sont très justes. D’ailleurs, ce sont des sujets qui sont toujours d’actualité… La construction du livre est parfaite : Désirée et Benny s’expriment à tour de rôle sur un même sujet ou une situation. Chacun argumentant avec son propre point de vue. J’ai trouvé Benny attendrissant et surtout prêt à faire plus d’efforts que Désirée pour rendre leur amour viable. Dialogues, pensées intimes, tout est piquant, relevé, drôle et truffé d’humour. Je me suis régalée !

Quand ils ne sont pas d’accord, ce qui arrive souvent, ils usent de humour ce qui donne lieu à de situations cocasse. Mais l’humour ne suffit pas et leurs relations vont se dégrader. Dans ce livre, l’auteure pose la question de savoir si l’amour peut exister entre deux personnes issues de milieux sociaux, culturels opposés.

J’ai souri, j’ai rigolé, j’ai été émue… Seule la fin m'est apparue un peu fade.

Conseillé par
4 juillet 2010

Un recueil de trente et une nouvelles où Carole Fives nous entraîne dans des vies d'hommes et de femmes résolument contemporains. L'écriture est vive et elle nous embarque avec facilité dans l'existence de ces personnages.

Sur un nombre aussi important de nouvelles, la qualité n'est pas égale et j'ai ressenti une certaine lassitude.

Mais, il y a des pépites, des nouvelles qui m'ont coupée le souffle! Pas forcément des nouvelles à chutes mais où le talent se résume aux situations et à la psychologie des personnages.
Le meilleur est pour la fin où elle joue de l'auto-dérision sur ses propres écrits...

Une auteure que je vais suivre...

Éditions de L'Olivier

18,30
Conseillé par
3 juillet 2010

Jérôme, la cinquantaine, vit avec sa fille Marina âgée de 18 ans. Divorcé, directeur d'un agence immobilière, sa vie bascule lorsque le petit ami de Marina meurt accidentellement dans un accident de moto. Il revoit Paula son ex-femme, un ancien inspecteur de police essaie de faire le jour sur la disparition d'une jeune fille quelques mois plus tôt et enfin une cliente Ecossaise un peu fantasque est à la recherche d'un bien immobilier.

Il devient le réceptacle des confessions de chacun alors qu'il garde en lui le mystère de sa propre histoire.
Cette mort injuste le plonge dans un grand désarroi et fait remonter des douleurs, des questions tapies au plus profond de lui. Déstabilisé, il n'est plus l'adulte responsable mais quelqu'un qui se cherche car Jerôme est un enfant trouvé. Né de parents inconnus, Annette et Gabriel, l'avaient recueilli dans les bois et étaient devenus ses parents adoptifs. Qui pourra l'aider à lever le voile sur ses origines?

J'ai eu l'impression que Jérôme était comme "anesthésié" depuis bien des années. Lorsque ses parents adoptifs étaient encore vivants, il n' a jamais entrepris de démarche pour découvrir sa véritable identité. J'ai ressenti sa peine et son sentiment d'impuissance face à la mort du petit ami de sa fille. Marina n'est plus une petite fille et Jérôme se sent perdu. Comment l'aider alors que tous ses amis prennent les devants? Il m' a touché par ses pensées et son désarroi. La fin du livre nous dévoile une part de son histoire. L'écriture est limpide, les relations entre Jérôme et sa fille sont bien décrites. Tant le rôle de l'ancien inspecteur de police est important dans l'histoire, tant celui de la cliente Ecossaise m'est apparue superflu. Une lecture pas déplaisante mais il m' a manqué ce "quelque chose" qui me fait vibrer...

En le refermant, je suis restée sur une impression d'inachevé, d'alchimie qui ne s'est pas produite. Un avis mi-figue, mi-raisin...