We are young

Cat Clarke

Robert Laffont

  • Une bonne lecture

    Evan pensait qu’assister au mariage de sa mère et de Tim, un animateur radio de seconde zone, était la pire chose qui puisse lui arriver. Mais elle se trompait lourdement et va l’apprendre de la pire des manières : le soir même des noces, Tim reçoit un appel de l’hôpital qui coupe court aux festivités. Son fils, Lewis, a eu un accident de voiture et il est dans le coma. La conductrice et les autres passagers sont tous morts.

    Alors qu’elle ne s’était jamais intéressée à ce futur demi-frère, Evan ressent le besoin de comprendre ce qu’il s’est passé. Pourquoi Lewis était-il dans cette voiture, enregistrée à son nom, avec des inconnus ? Où allait-il, lui qui ne sortait jamais et qui a même refusé de venir au mariage ? Qu’avait-il de mieux à faire ? Avec l’aide de son père, journaliste, l’adolescente se met à enquêter, quitte à dévoiler de sombres secrets et à faire tomber quelques masques.

    Cette lecture s’est révélée être une découverte bien agréable : le récit est prenant mais surtout complet. En effet, cette fois l’histoire ne s’arrête ni prématurément, ni brutalement (ce que je reprochais à Cruelles et Confusion). On suit Evan au fil de ses recherches. Plus elle creuse, plus ce qu’elle trouve l’interpelle et lui donne envie d’en savoir plus (et nous aussi !). We are Young s’attaque à un problème de taille : le mal-être adolescent et cette sensation d’être incompris. La jeune fille découvre avec stupeur que ce fléau invisible est plus répandu qu’il n’y paraît.

    En parallèle à ses investigations, la demoiselle doit faire face à de nombreuses difficultés liées à sa nouvelle situation : la vie d’une famille recomposée n’est pas toujours rose. Il faut cohabiter, s’apprivoiser… ce qui n’est pas facile. D’autant plus que sa manie de fouiner dans la vie et le passé de Lewis et de ses infortunés compagnons n’est pas du goût de tout le monde… Mais elle ne lâche rien. J’ai trouvé le personnage d’Evan très crédible et humain. Elle est consciente de ses failles, de ses erreurs et n’est pas parfaite. Ses réactions m’ont semblé plus vraies que nature.

    En conclusion, malgré quelques appréhensions initiales, j’ai passé un bon moment de lecture. Cat Clarke s’empare d’un sujet fort (et encore un peu tabou) avec talent et sans pathos.