Jean-Jacques. Histoire d'une conscience (Tome 1)
EAN13
9782072370137
Éditeur
Gallimard
Date de publication
Collection
Jean-Jacques. Histoire d'une conscience
Langue
français
Langue d'origine
français
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Jean-Jacques. Histoire d'une conscience (Tome 1)

Gallimard

Jean-Jacques. Histoire d'une conscience

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782072370137
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La matière romanesque de la vie de Jean-Jacques Rousseau est proprement
extraordinaire. Cela commence comme un roman de Dostoïevski et finit comme un
roman de Kafka. Ce fils de Genève, de la "nouvelle Sion", qui appartient à la
"race des justes", est humilié dès sa jeunesse, obligé de "ramper" et de faire
tous les métiers, au reste assez mal ; tour à tour graveur, laquais, maître à
chanter, amant, précepteur, secrétaire d'ambassadeur, musicien, polygraphe. À
travers les aventures, les échecs, les malheurs et les hontes, il se cherche
jusqu'en 1749. Cette année-là, subitement, sur le chemin de Vincennes, après
avoir lu dans le Mercure de France le sujet proposé pour le prix de l'Académie
de Dijon, il "vit un autre univers et devint un autre homme". II éprouve une
miraculeuse délivrance ; toutes les misères, les offenses s'abolissent dans le
sentiment de sa propre valeur. Quelque chose qui avait été semé en lui dès
l'enfance et qui ne pouvait pas mourir, en dépit de tout, venait enfin à la
lumière. Pendant les dix années qui suivirent, Rousseau décide de se réformer.
II a de la peine à devenir le Diogène du siècle. II vend sa montre, il gagne
sa vie en se faisant copiste de musique, mais il se détache mal des grands. Sa
vie à l'Ermitage, puis chez les Luxembourg, est confuse. Mais il compose son
œuvre contre le courant, il remet le monde à la fonte, "fait le Dieu", définit
un homme nouveau. En 1762 la publication de l'Émile et du Contrat social ouvre
l'histoire de ses malheurs. II est décrété de prise de corps. II fuit la
France. Le voilà en Suisse, en Angleterre. II revient en France ; partout où
il va, il se sent en surveillance et proscrit. Le monde entier lui paraît
ligué contre lui. Ce n'est pas un Rousseau que Jean Guéhenno a voulu écrire,
mais bien un Jean-Jacques, "touché, nous dit-il, de la même et ironique
tendresse avec laquelle ses contemporains firent de son prénom un refrain de
chanson et que toujours sans doute on éprouve dès qu'on reconnaît un autre
homme que soi-même".
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