- EAN13
- 9782213675053
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 03/01/2003
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Aide EAN13 : 9782213675053
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Quand nous passions à table elle titubait déjà, toujours une portion pour
deux, prends, j'ai pas faim ce soir, mon amour, pas très faim disait-elle,
juste soif, c'était tous les jours la même chose, comment faire une histoire
avec ça ai-je souvent songé [...], elle s'était mise à boire dès midi, bientôt
dès son lever, je la trouvais ivre morte en rentrant, je la portais dans sa
chambre, la déshabillais, son beau corps blanc devenu fade et mou, flétri, je
la couchais dans son lit, lui parlais, la caressais, l'embrassais, ma petite
maman, je laissais ouverte la porte de sa chambre, puis elle est morte, un
après-midi en rentrant, morte, à présent livrée aux vers, je ne la reverrai
plus, ma mère est morte je suis libre me souviens-je pourtant m'être dit
alors, voilà l'histoire,
Mère et fils, le couple se dissout, se reforme sans cesse, mêlant innocence et
perversité, désir et mépris. Ici, manipulatrice et séductrice, obscène et
dévoreuse, là, pauvre femme vieillie ; c'est une mère mourante et toujours en
vie, une mère aux avatars imprévisibles, modelée selon les fantasmes du fils.
Elle est aussi le monde singulier de Vlad, avec ses villes, ses rivières, ses
vallées, ses cimetières, ses nuits... Mère et monde, elle est son passé et son
présent, son lieu et son histoire, ce par quoi il vit et ce dont il doit se
défaire.
deux, prends, j'ai pas faim ce soir, mon amour, pas très faim disait-elle,
juste soif, c'était tous les jours la même chose, comment faire une histoire
avec ça ai-je souvent songé [...], elle s'était mise à boire dès midi, bientôt
dès son lever, je la trouvais ivre morte en rentrant, je la portais dans sa
chambre, la déshabillais, son beau corps blanc devenu fade et mou, flétri, je
la couchais dans son lit, lui parlais, la caressais, l'embrassais, ma petite
maman, je laissais ouverte la porte de sa chambre, puis elle est morte, un
après-midi en rentrant, morte, à présent livrée aux vers, je ne la reverrai
plus, ma mère est morte je suis libre me souviens-je pourtant m'être dit
alors, voilà l'histoire,
Mère et fils, le couple se dissout, se reforme sans cesse, mêlant innocence et
perversité, désir et mépris. Ici, manipulatrice et séductrice, obscène et
dévoreuse, là, pauvre femme vieillie ; c'est une mère mourante et toujours en
vie, une mère aux avatars imprévisibles, modelée selon les fantasmes du fils.
Elle est aussi le monde singulier de Vlad, avec ses villes, ses rivières, ses
vallées, ses cimetières, ses nuits... Mère et monde, elle est son passé et son
présent, son lieu et son histoire, ce par quoi il vit et ce dont il doit se
défaire.
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