- EAN13
- 9782246562894
- Éditeur
- Grasset
- Date de publication
- 07/03/2001
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782246562894
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François Jullien, philosophe et sinologue, professeur à l'Université Paris 7
Denis Diderot, directeur de l'Institut Marcel Granet. Son travail est traduit
dans une quinzaine de pays. Il a publié chez Grasset : Le détour et l'accès,
Figures de l'Immanence, Fonder la morale, Traité de l'efficacité. « Qu'est-ce
donc que le temps ? demandait Augustin. Si personne ne me le demande, je le
sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais
plus... ». Depuis ses débuts, la philosophie a beau se battre contre le
concept de temps, elle n'en sort pas. Nous voici installés à demeure, en
faisant notre demeure, dans ce concept étrange : le « temps ». Le plus
familier - le plus étrange ; or, c'est d'après lui que nous concevons ce qui
ferait l'essence de la « vie ». Empruntant le chemin de la pensée chinoise,
François Jullien tente de sortir de ce grand pli du « temps ». Car la Chine a
pensé le « moment » saisonnier et la « durée », mais non pas une enveloppe qui
les contienne également tous deux, et qui serait le « temps » homogène -
abstrait. Quelle est donc cette pensée qui n'a pas pensé les « corps » en «
mouvement » ? Quelle est donc cette pensée qui n'a pas opposé le temporel à
l'éternel, l'être au devenir, d'où naît la métaphysique, et dont la langue,
enfin, ne conjuguant pas, ne donne pas à opposer des temps - futur, présent et
passé ? Au terme des Essais, Montaigne suggère, non de vivre au présent, mais
« à propos ». Discrètement, cet à propos nous sort de la pensée du temps ; il
fait envisager le moment, non comme un laps de temps, mais comme une occasion,
ou plutôt comme une « occurrence », le concept en est à forger. « Un bon
moment », disons-nous ; mais de quoi celui-ci est-il fait ? Comment donner une
consistance théorique à l'opportunité selon laquelle il « vient » à nous,
comme à la disponibilité selon laquelle nous nous « ouvrons » à lui ? Cet
essai voudrait donc dégager une autre perspective que celle du surplomb du
Temps et du grand drame - « existentiel » - qu'elle organise ; prenant le
parti d'une pensée qui, dans son ouverture au « moment », et face à l'angoisse
de la mort, dirait une insouciance qui ne soit pas une fuite, il tente
d'élaborer des éléments du vivre qui ouvrent la philosophie à la possibilité
de la sagesse.
Denis Diderot, directeur de l'Institut Marcel Granet. Son travail est traduit
dans une quinzaine de pays. Il a publié chez Grasset : Le détour et l'accès,
Figures de l'Immanence, Fonder la morale, Traité de l'efficacité. « Qu'est-ce
donc que le temps ? demandait Augustin. Si personne ne me le demande, je le
sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais
plus... ». Depuis ses débuts, la philosophie a beau se battre contre le
concept de temps, elle n'en sort pas. Nous voici installés à demeure, en
faisant notre demeure, dans ce concept étrange : le « temps ». Le plus
familier - le plus étrange ; or, c'est d'après lui que nous concevons ce qui
ferait l'essence de la « vie ». Empruntant le chemin de la pensée chinoise,
François Jullien tente de sortir de ce grand pli du « temps ». Car la Chine a
pensé le « moment » saisonnier et la « durée », mais non pas une enveloppe qui
les contienne également tous deux, et qui serait le « temps » homogène -
abstrait. Quelle est donc cette pensée qui n'a pas pensé les « corps » en «
mouvement » ? Quelle est donc cette pensée qui n'a pas opposé le temporel à
l'éternel, l'être au devenir, d'où naît la métaphysique, et dont la langue,
enfin, ne conjuguant pas, ne donne pas à opposer des temps - futur, présent et
passé ? Au terme des Essais, Montaigne suggère, non de vivre au présent, mais
« à propos ». Discrètement, cet à propos nous sort de la pensée du temps ; il
fait envisager le moment, non comme un laps de temps, mais comme une occasion,
ou plutôt comme une « occurrence », le concept en est à forger. « Un bon
moment », disons-nous ; mais de quoi celui-ci est-il fait ? Comment donner une
consistance théorique à l'opportunité selon laquelle il « vient » à nous,
comme à la disponibilité selon laquelle nous nous « ouvrons » à lui ? Cet
essai voudrait donc dégager une autre perspective que celle du surplomb du
Temps et du grand drame - « existentiel » - qu'elle organise ; prenant le
parti d'une pensée qui, dans son ouverture au « moment », et face à l'angoisse
de la mort, dirait une insouciance qui ne soit pas une fuite, il tente
d'élaborer des éléments du vivre qui ouvrent la philosophie à la possibilité
de la sagesse.
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