Bourgs et villes en Afrique lusophone
EAN13
9782296184275
Éditeur
Éditions L'Harmattan
Date de publication
Collection
Villes et entreprises
Langue
français
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Bourgs et villes en Afrique lusophone

Éditions L'Harmattan

Villes et entreprises

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Encore trop peu connus, les cinq pays africains de langue officielle
portugaise (Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique et Sao Tomé) sont le
produit d'une riche histoire qui, commencée aux îles du Cap-Vert dès 1460, vit
la lutte contre la présence arabo-swahilie sur la côte de l'océan Indien et
inclut certaines des plus sombres pages du traffic servile. Si dans sa
superficie totale, la colonisation portugaise n'est pas plus ancienne que les
autres, datant de l'effort de conquête postérieur au Congrès de Berlin, en des
points précis - les villes - elle fut pluriséculaire. Des villes naquirent et
disparurent du fait de politiques royales contradictoires (Ribeira Grande au
Cap-Vert) ; virent l'éclosion, sur fond d'esclavage, de brillantes
civilisations créoles (Luanda, en Angola) ou restèrent longtemps marquées par
la civilisation arabo-swahilie (Moçambique ou Mozambique). La colonisation
contemporaine multiplia les bourgs militaro- administratifs de faible
expression économique, fussent-ils capitales (Bissau en Guinée), avant de
connaître, comme ailleurs mais un peu plus tardivement, un exode rural
alimentant les " muceques " et " caniços " (quartiers du sable et du roseau)
de villes aujourd'hui plus que millionnaires (Luanda, Maputo au Mozambique).
Cette colonisation fut le peuplement. Les " petits Blancs " s'entassèrent dans
les villes, repoussant les Africains des moindres sources d'enrichissement.
Une certaine convivialité, fondement de l'idéologie lusotropicaliste
d'inspiration brésilienne, put aussi exister, qui ne saurait faire oublier un
violent racisme de boutiquiers, de chauffeurs, de taxis et de bureaucrates. La
" ville du goudron " encerclée par la ville noire s'effondra en 1974-1975 dans
des circonstances dramatiques d'où jaillirent luttes de classes, rivalités
ethniques, racisme et exode colonial - donc de presque tous les cadres. La
ville africaine luso-coloniale n'existe plus mais certains de ses traits
demeurent : architecture, poids du métissage, musique proche de celle de
l'autre rive atlantique, lusophone, bureaucratie sacrée du " papier timbré ",
maintien d'une population blanche résiduelle mais au poids politique non
négligeable, centres de diffusion de la langue portugaise. Que quelques
fenêtres s'ouvrent aujourd'hui, pour le public français, sur l'histoire
urbaine de cette autre Afrique, telle est la seule ambition des auteurs de ce
livre.
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