- EAN13
- 9782402082426
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (M. Dansel)
- Date de publication
- 1983
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Après avoir refusé l’oraison de toutes les églises mais affirmé qu’il croyait
en Dieu, Victor Hugo est mort, le 22 mai 1885. Il avait désiré le corbillard
des pauvres. Ses funérailles furent grandioses et c’est la nation tout entière
qui le conduisit au Panthéon. Il avait été tout d’abord monarchiste. Après
quoi, prenant le parti des « misérables » et gravissant l’échelle la plus
incommode et la plus périlleuse, il était devenu démocrate, républicain, avait
incarné la conscience française dans son exil de vingt années, s’était
proclamé socialiste et fait l’apôtre des États-Unis d’Europe. Parallèlement («
la révolution littéraire et la révolution sociale ont fait en moi leur
jonction »), ce rimeur académique était devenu le fossoyeur du classicisme, le
chef de file du romantisme, puis un « poète océan » sans cesse à l’écoute de
la « bouche d’ombre ». La vie d’Hugo a été maintes fois narrée. Si quelques
étapes en sont rappelées dans cet essai, le propos de celui-ci n’est pas
biographique. Il veut plutôt son titre l’indique confirmer Hugo dans sa
certitude que notre siècle serait « le lieu de ses résurrections successives
», et cela non seulement en tant que poète, romancier, dramaturge ou peintre,
mais aussi en tant que penseur. Aussi bien, la « religion dionysiaque de
l’infini » et la « métaphysique épouvantée » de cet inspiré en qui Rimbaud
reconnaissait un « voyant » alors que ses détracteurs, quand il mourut, le
dirent « fou depuis trente ans », sont-elles, aujourd’hui, d’une brûlante
actualité.
en Dieu, Victor Hugo est mort, le 22 mai 1885. Il avait désiré le corbillard
des pauvres. Ses funérailles furent grandioses et c’est la nation tout entière
qui le conduisit au Panthéon. Il avait été tout d’abord monarchiste. Après
quoi, prenant le parti des « misérables » et gravissant l’échelle la plus
incommode et la plus périlleuse, il était devenu démocrate, républicain, avait
incarné la conscience française dans son exil de vingt années, s’était
proclamé socialiste et fait l’apôtre des États-Unis d’Europe. Parallèlement («
la révolution littéraire et la révolution sociale ont fait en moi leur
jonction »), ce rimeur académique était devenu le fossoyeur du classicisme, le
chef de file du romantisme, puis un « poète océan » sans cesse à l’écoute de
la « bouche d’ombre ». La vie d’Hugo a été maintes fois narrée. Si quelques
étapes en sont rappelées dans cet essai, le propos de celui-ci n’est pas
biographique. Il veut plutôt son titre l’indique confirmer Hugo dans sa
certitude que notre siècle serait « le lieu de ses résurrections successives
», et cela non seulement en tant que poète, romancier, dramaturge ou peintre,
mais aussi en tant que penseur. Aussi bien, la « religion dionysiaque de
l’infini » et la « métaphysique épouvantée » de cet inspiré en qui Rimbaud
reconnaissait un « voyant » alors que ses détracteurs, quand il mourut, le
dirent « fou depuis trente ans », sont-elles, aujourd’hui, d’une brûlante
actualité.
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