Entre Descartes et Gassendi : la première édition des «Pensées» de Pascal
EAN13
9782402099288
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Universitas)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
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Entre Descartes et Gassendi : la première édition des «Pensées» de Pascal

FeniXX réédition numérique (Universitas)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402099288
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    8.49

  • Aide EAN13 : 9782402432610
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Descartes est encouragé par Bérulle à fonder un nouveau rationalisme chrétien.
Les théologiens attendent de la philosophie cartésienne qu’elle batte en
brèche le pyrrhonisme de Montaigne et qu’elle supplante le rationalisme
aristotélicien et thomiste comme « servante de la foi ». Dans cette
perspective, la philosophie pyrrhonienne des critiques anti cartésiens et, en
particulier, la critique par Gassendi de « l’évidence » cartésienne revêtent
une importance capitale. C’est l’influence de Gassendi qui détermine la portée
de certains mots-clefs du vocabulaire pascalien : les « puissances trompeuses
» de l’imagination et de la fantaisie, le sentiment du cœur, la coutume, la
Machine. C’est sur le pyrrhonisme gassendiste que Pascal fonde sa philosophie
de l’incertitude, qui est une théorie de la vraisemblance des témoignages. Les
Pensées constituent ainsi une apologie éminemment pratique, en ce sens qu’elle
est fondée sur la critique pyrrhonienne de la certitude métaphysique. L’homme
ne peut atteindre, par ses propres forces, qu’une « foi humaine » : il doit se
contenter de la vraisemblance qui caractérise l’univers de la « seconde nature
». Dans notre vie pratique nous n’avons jamais de garantie métaphysique : nous
engageons notre vie sur des vraisemblances, sur des calculs d’intérêt et
d’espérance. Il s’agit donc de découvrir, par le « procès » des témoignages du
Messie, la vraisemblance - le sens et la cohérence - de l’histoire sainte.
Cette philosophie de la vraisemblance, fondée sur un critère de cohérence des
« points de vue » et suggérée par les contestations autour du miracle de la
Sainte-Épine, constitue une puissante synthèse de la philosophie scientifique,
morale et théologique de Pascal. C’est une véritable philosophie
augustinienne. Or, les Pensées de Pascal sont éditées par ses amis, et, parmi
eux, Antoine Arnauld fait figure de cartésien. La Logique de Port-Royal
témoigne de la rivalité du rationalisme chrétien et du pyrrhonisme chrétien à
Port-Royal. Arnauld et Nicole proposent une alliance de deux philosophies
contradictoires : une Logique de l’évidence et une philosophie de
l’incertitude, du témoignage humain, de la « foi humaine ». Antony McKenna
esquisse ainsi les grands traits du contexte intellectuel fort complexe qui
préside à la publication des Pensées - contexte intellectuel caractérisé par
la rivalité de ces deux conceptions de la philosophie chrétienne - et il
signale les indices de cette crise dans l’édition des Pensées.
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