- EAN13
- 9782706276552
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Grasset)
- Date de publication
- 1953
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Pour ne pas se singulariser, Paul Benoist a choisi au berceau un nom bien
français, cousin des Dupont et des Durand. Sa vie semblait devoir échapper à
la grande Histoire. Il est né à Paris, un an après les inondations, ce qui
témoigne d’un grand esprit d’à-propos. Sa famille comprend deux archevêques,
une danseuse et quelques illettrés. Paul Benoist entre à l’École des Sciences
Politiques, avec l’intention d’en sortir, au bout du nombre d’années idoine,
sous le bicorne d’ambassadeur. Il en sort sous le trench coat du journaliste.
Il écrit à l’« Écho de Paris » et au « Journal ». Il commence à tâter des
ondes hertziennes à « Radio-Luxembourg ». Puis, sept ans d’héroïsme. Trois de
service militaire et de rappels. Quatre de barbelés en Thuringe. Au retour, il
ne trouve pour tout potage qu’un pardessus mité. Il repart comme un jeune
homme, sur la table rase. Re-radio, re-journalisme : « Libération », «
l’Observateur ». Et maintenant, ce premier livre : TÉLÉVISION, UN MONDE QUI
S’OUVRE. Paul Benoist a « un caractère de cochon », du moins il le dit. Il
crépite de générosité jusqu’à la pointe de ses cheveux que toujours quelque
vent de croisade soulève. Sa fossette au menton semble le fruit d’un coup de
couteau, hérité d’une noble bagarre. Ses yeux de redresseur de torts
papillottent sous la lumière trop rude de l’iniquité. Ce virtuose des ondes
est le sosie de Lacordaire. On ne comprend son angoisse devant l’injustice que
lorsqu’il se rassure. Son sourire, alors, a la fraîcheur de celui des enfants
qui ont eu très peur en traversant le bois et qui débouchent enfin à la
lumière.
français, cousin des Dupont et des Durand. Sa vie semblait devoir échapper à
la grande Histoire. Il est né à Paris, un an après les inondations, ce qui
témoigne d’un grand esprit d’à-propos. Sa famille comprend deux archevêques,
une danseuse et quelques illettrés. Paul Benoist entre à l’École des Sciences
Politiques, avec l’intention d’en sortir, au bout du nombre d’années idoine,
sous le bicorne d’ambassadeur. Il en sort sous le trench coat du journaliste.
Il écrit à l’« Écho de Paris » et au « Journal ». Il commence à tâter des
ondes hertziennes à « Radio-Luxembourg ». Puis, sept ans d’héroïsme. Trois de
service militaire et de rappels. Quatre de barbelés en Thuringe. Au retour, il
ne trouve pour tout potage qu’un pardessus mité. Il repart comme un jeune
homme, sur la table rase. Re-radio, re-journalisme : « Libération », «
l’Observateur ». Et maintenant, ce premier livre : TÉLÉVISION, UN MONDE QUI
S’OUVRE. Paul Benoist a « un caractère de cochon », du moins il le dit. Il
crépite de générosité jusqu’à la pointe de ses cheveux que toujours quelque
vent de croisade soulève. Sa fossette au menton semble le fruit d’un coup de
couteau, hérité d’une noble bagarre. Ses yeux de redresseur de torts
papillottent sous la lumière trop rude de l’iniquité. Ce virtuose des ondes
est le sosie de Lacordaire. On ne comprend son angoisse devant l’injustice que
lorsqu’il se rassure. Son sourire, alors, a la fraîcheur de celui des enfants
qui ont eu très peur en traversant le bois et qui débouchent enfin à la
lumière.
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