- EAN13
- 9782895186489
- Éditeur
- Nota Bene
- Date de publication
- 27/02/2019
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782895186489
- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
16.99
– « Je parle à voix basse, je parle lentement. Je parle sans effort mais je
ménage mes efforts, me disant que l’œuvre de Thomas Bernhard le requiert, car
quand on la lit longtemps, on finit par avoir peur de s’essouffler, de mourir
asphyxié avant d’avoir pu vider son sac. On ressent, comme l’auteur, l’urgence
de dénoncer les travers du monde, les scandales de la vie. L’urgence
vindicative de Bernhard avait des spécificités biographiques : il a connu la
Seconde Guerre mondiale enfant dans une Autriche qu’il détestait, a aimé la
musique avec passion, voyagé beaucoup avant de se cloîtrer dans sa ferme, à
Ohlsdorf. Cet homme-là a passé sa vie à chercher à respirer, à retrouver son
souffle – au sens propre comme au sens figuré –, d’où son style si particulier
qui coule comme une rivière, en un déploiement de phrases qui n’en finissent
pas, se séparent en ruisseaux ou s’enroulent sur elles-mêmes tels des serpents
de mer. Et cette rivière charrie inlassablement ses déchets : la petitesse des
esprits, le système éducatif et politique, les bourgeois, la maladie, la mort…
C’est pourquoi lire Bernhard ne peut que se faire avec lenteur ; en parler,
que dans un souffle. Le souffle de Bernhard lui-même. » C’est ainsi que Simon
Harel ouvre cet essai intimiste sur Thomas Bernhard. Au lecteur d’y entrer.
ménage mes efforts, me disant que l’œuvre de Thomas Bernhard le requiert, car
quand on la lit longtemps, on finit par avoir peur de s’essouffler, de mourir
asphyxié avant d’avoir pu vider son sac. On ressent, comme l’auteur, l’urgence
de dénoncer les travers du monde, les scandales de la vie. L’urgence
vindicative de Bernhard avait des spécificités biographiques : il a connu la
Seconde Guerre mondiale enfant dans une Autriche qu’il détestait, a aimé la
musique avec passion, voyagé beaucoup avant de se cloîtrer dans sa ferme, à
Ohlsdorf. Cet homme-là a passé sa vie à chercher à respirer, à retrouver son
souffle – au sens propre comme au sens figuré –, d’où son style si particulier
qui coule comme une rivière, en un déploiement de phrases qui n’en finissent
pas, se séparent en ruisseaux ou s’enroulent sur elles-mêmes tels des serpents
de mer. Et cette rivière charrie inlassablement ses déchets : la petitesse des
esprits, le système éducatif et politique, les bourgeois, la maladie, la mort…
C’est pourquoi lire Bernhard ne peut que se faire avec lenteur ; en parler,
que dans un souffle. Le souffle de Bernhard lui-même. » C’est ainsi que Simon
Harel ouvre cet essai intimiste sur Thomas Bernhard. Au lecteur d’y entrer.
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