- EAN13
- 9791035106973
- Éditeur
- Publications de la Sorbonne
- Date de publication
- 29/11/2021
- Collection
- Histoire moderne
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Un jansénisme provincial
L’exemple d’Orléans
Claude Michaud
Publications de la Sorbonne
Histoire moderne
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9791035106973
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La ville d’Orléans fut dans le peloton de tête des villes épiscopales
atteintes par le jansénisme, ce complexe mouvement religieux, culturel, social
et politique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les évêques s’acharnèrent contre les
curés et persécutèrent les communautés féminines de la ville dont les
religieuses furent privées de sacrement « à la vie, à la mort ». C’est donc
une spécificité du cas orléanais que cette forte implication des femmes dans
le mouvement. Tout comme à Paris, le jansénisme du XVIIIe siècle n’est plus
celui de la retraite aux champs du temps de Port-Royal ; il investit les lieux
de pouvoir, la municipalité, le bailliage, les fabriques des paroisses, les
écoles et l’Université, les institutions charitables, d’où des conflits entre
autorités ecclésiastique et civile. Les élites administratives et
intellectuelles de la ville comme le monde opulent des négociants et
raffineurs de sucre s’investirent dans un mouvement qui, à l’origine, prônait
la pauvreté. Là n’est pas l’un des moindres paradoxes. Au bout du compte
demeure posée la question du poids du jansénisme dans une décléricalisation de
la société pouvant, à terme, être facteur de déchristianisation.
atteintes par le jansénisme, ce complexe mouvement religieux, culturel, social
et politique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les évêques s’acharnèrent contre les
curés et persécutèrent les communautés féminines de la ville dont les
religieuses furent privées de sacrement « à la vie, à la mort ». C’est donc
une spécificité du cas orléanais que cette forte implication des femmes dans
le mouvement. Tout comme à Paris, le jansénisme du XVIIIe siècle n’est plus
celui de la retraite aux champs du temps de Port-Royal ; il investit les lieux
de pouvoir, la municipalité, le bailliage, les fabriques des paroisses, les
écoles et l’Université, les institutions charitables, d’où des conflits entre
autorités ecclésiastique et civile. Les élites administratives et
intellectuelles de la ville comme le monde opulent des négociants et
raffineurs de sucre s’investirent dans un mouvement qui, à l’origine, prônait
la pauvreté. Là n’est pas l’un des moindres paradoxes. Au bout du compte
demeure posée la question du poids du jansénisme dans une décléricalisation de
la société pouvant, à terme, être facteur de déchristianisation.
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