- EAN13
- 9791035108755
- Éditeur
- Publications de la Sorbonne
- Date de publication
- 22/11/2023
- Collection
- Bibliothèque historique des pays d’Islam
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Genèse du Kurdistan
Les Kurdes dans l'Orient mamelouk et mongol (1250-1340)
Boris James
Publications de la Sorbonne
Bibliothèque historique des pays d’Islam
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9791035108755
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Au mitan du XIIIe siècle, la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Égypte
et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une
forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus
hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un
groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la
marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des
Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à
mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance
menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place
politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle. Que
devenait alors la ʿasabiyya kurde (« l'esprit de corps ») qui avait soutenu la
dynastie ayyoubide ? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts
d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des
empires, au Kurdistan. Cet ouvrage a pour objet l'étude du processus pluriel
de construction d'un territoire des Kurdes, entre l'Anatolie et le plateau
iranien. Des tribus belliqueuses ont ancré leur histoire dans les montagnes de
ce lieu refuge. Elles y ont établi l'ordre intra- et intertribal, matrice de
leur autonomie. Les grands États du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides
mongols), quant à eux, ont entériné cet édifice et contribué de manière
décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et
de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques
impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation
des Kurdes.
et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une
forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus
hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute, au profit d'un
groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la
marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des
Kurdes au sein de l'État mamelouk naissant fut bien réelle mais, au fur et à
mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance
menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place
politique périphérique dans l'Égypte et la Syrie du début du XIVe siècle. Que
devenait alors la ʿasabiyya kurde (« l'esprit de corps ») qui avait soutenu la
dynastie ayyoubide ? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts
d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des
empires, au Kurdistan. Cet ouvrage a pour objet l'étude du processus pluriel
de construction d'un territoire des Kurdes, entre l'Anatolie et le plateau
iranien. Des tribus belliqueuses ont ancré leur histoire dans les montagnes de
ce lieu refuge. Elles y ont établi l'ordre intra- et intertribal, matrice de
leur autonomie. Les grands États du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides
mongols), quant à eux, ont entériné cet édifice et contribué de manière
décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et
de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques
impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation
des Kurdes.
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