Le comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences secrètes, ou Entretiens sur les sciences secrètes
EAN13
9782251448756
ISBN
978-2-251-44875-6
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
BIBLIOTHEQUE SE
Nombre de pages
118
Dimensions
19,4 x 12,6 x 1,1 cm
Poids
200 g
Langue
français
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Le comte de Gabalis ou Entretiens sur les sciences secrètes

ou Entretiens sur les sciences secrètes

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Les Belles Lettres

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Le Comte de Gabalis, publié en 1670, est un petit chef d’œuvre d’ironie et de malice. Divisé en cinq dialogues, il met en scène un profane et un initié. Le profane est le type même de l’« honnête homme » des comédies de Molière ; l’initié est un « cabaliste » (d’où son nom, Gabalis) venu des confins de l’Allemagne et de la Pologne. Ce personnage cherche à convaincre son interlocuteur de l’existence d’« esprits élémentaires », habitant les quatre éléments : les gnomes (esprits de la terre), les nymphes (esprits de l’eau), les sylphes (esprits de l’air) et les salamandres (esprits du feu). Il explique que le plus haut devoir des adeptes de la « sainte cabale » est de s’unir charnellement à ces esprits pour leur conférer l’immortalité, car ils n’ont pas d’âme. Loin d’être séduit par ces révélations – tirées en réalité des idées de Paracelse – son interlocuteur, qui est bon catholique, ne voit dans ces esprits que des démons, et le comte lui paraît fort avancé sur la voie de la perdition. Tout au long de cette satire de la crédulité et des superstitions, des questions plus philosophiques sont aussi abordées, comme celle de la croyance aux oracles.

L’ouvrage de Montfaucon de Villars (1638-1673), paru anonymement, eut un grand succès, mais il fut aussitôt interdit et coûta à l’auteur sa carrière d’homme de lettres. Sa postérité fut marquée par un phénomène étonnant : alors que son but était manifestement de se moquer des héritiers de Paracelse, beaucoup de lecteurs le prirent au sérieux, comme s’il révélait de réels secrets sous le voile d’un divertissement.
Écrit par un abbé languedocien et publié anonymement en 1670, ce petit livre eut un grand succès à sa sortie, aussitôt sanctionné par son interdiction. C'est donc sous le manteau qu'il a pour suivi son chemin, non sans connaître un sort étonnant : comme le rappelle Didier Kahn, directeur de recherche au CNRS et en charge de cette réédition, lui qui se moquait des héritiers de Paracelse a été pris très au sérieux par des lecteurs convaincus qu'il dévoilait vraiment des secrets.
Ce texte pourrait bien être plus intéressant qu’une simple plaisanterie, tant sur le plan de son intention polémique que de sa signification pour notre compréhension des mécanismes de l’histoire des idées.
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