Je hais mon chien
EAN13
9791097567248
ISBN
979-10-97567-24-8
Éditeur
Folies d'encre
Date de publication
Nombre de pages
230
Dimensions
21 x 11,5 x 1,4 cm
Poids
188 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Je hais mon chien

Folies d'encre

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A quarante-cinq ans, Paul se reveille un beau matin convaincu de tenir l’explication à la médiocrité de sa vie sentimentale: engourdi par la tendre routine qu’il partage avec Marie-Laure, sa chienne des Pyrénées, il a trop aimé celle-ci pour aimer encore autrui. Dès lors, c’est décidé, Paul hait son chien. Il se met en tête d’instruire le procès de l’animal. Mais cet hilarant réquisitoire tourne vite à un examen de son passé. Ressurgissent alors sa douloureuse histoire d’amour avec Cécile et le souvenir poignant de son initiation sexuelle par un couple bien pervers... Charles



Nemes se livre à un récit baroque qui allie avec brio humour et gravité.



Charles Nemes, né Charles Paul Zoltan Nemes de Weisz- Horstenstein à Paris le 5 août 1951, est un réalisateur et scénariste fran- çais. Très lié à la troupe du Splendid, son oeuvre est marquée par les films et séries comiques. «Je hais mon chien» est son premier roman, publié en 2002 aux éditions Balland.



Extrait: Il lui avait fallu neuf ans pour en arriver là. Neuf ans de bons



regards fidèles, de jappements satisfaits, de « gratte-gratte sous le cou», de « bonjour ce joli chien, comment il va ce matin ce joli chien ? », et ce, malgré les gueules de bois, les revers profession- nels, la solitude croissante. Neuf ans pour enfin déceler dans ces yeux marron pétillants les preuves du naufrage affectif dans lequel cet animal insouciant l’avait précipité. Depuis la sonnerie du réveil, depuis que la papatte s’était posée sur le bobord du lilit de son papa, depuis un instant, il savait.



Il savait que cette bienveillance toujours disponible, cet attachement de principe, cette capacité de se mettre à jouer à la demande, de se prêter à la caresse ou de supporter des bourrades amicales, étaient les prétextes de son avachissement, de son abandon de tout combat intime. Paul avait laissé tomber. Il s’était fait à l’idée d’être seul, à l’idée de mourir chichement sans descendance dans un asile quel- conque, ou par inadvertance dans un studio miteux, oublié du plus scrupuleux de ses frères. Paul ne vivait sa relation aux femmes que par historiettes sporadiques, échecs annoncés et séductions sabor- dées ; il était lui-même le tailleur appliqué de toutes les vestes qu’il prenait. Jusqu’à ce matin, il avait attendu avec une impatience ina- vouée le terme de sa vie, qui le libérerait de cette culpabilité infligée par la réussite sentimentale des autres.



Or Paul venait seulement d’avoir quarante-cinq ans.
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